Méthanisation : Comment valoriser le CO² « vert» actuellement perdu ?
Le biogaz produit par méthanisation contient principalement 50 à 60% de méthane (CH4) et 40 à 45 % de dioxyde de carbone (CO2). Le CH4 doit être séparé du biogaz pour pouvoir être injecté dans le réseau, alors que la fraction restante qui contient 90 à 99% de CO² est la plupart du temps rejetée à l’atmosphère. Les principaux usages envisagés pour cette dernière sont : l’enrichissement en CO² de cultures sous serre, l'alimentation de culture d’algues (spiruline riche en protéines par exemple), l’industrie agroalimentaire (boissons gazeuses, protection contre l'oxydation de denrées, acidification d'effluents basiques de laiterie, refroidissement), les utilisations industrielles ou de la chimie (production de bicarbonate, de carboglace), ou encore la méthanation. Ce dernier procédé permet par combinaison du CO2 et d’hydrogène obtenu à partir d’électrolyse de l’eau, de produire du méthane de synthèse qui peut ainsi à son tour être injecté dans le réseau. Cette voie a pour avantage de valoriser le CO2 directement au niveau de l’unité de méthanisation pour en améliorer le taux de production de méthane. 2 procédés sont actuellement développés: la méthanation catalytique plus avancée, mais qui est sensible à certains gaz "empoisonnant" les catalyseurs ce qui nécessite de purifier le CO², et la méthanation biologique, moins sensible à ces gaz. Des pilotes industriels sont en train de voir le jour à horizon 2021-2022, par exemple le projet CO2METH de TerÉga d’une capacité de 100 Nm3/h.